CAMPAGNE DE FRANCE 1940
Klaus
Vue du côté de la Luftwaffe :
Depuis Septembre 1939, date de la déclaration de guerre de l’Angleterre et de la France à l’Allemagne suite à l’invasion de la Pologne, les belligérants campent sur leurs positions de part et d’autre de la frontière française.
Quelques escarmouches ont lieu, ici et là, les pilotes n’ayant que rarement l’autorisation de s’enfoncer profondément dans l’espace aérien ennemi.
C’est ainsi que la « drôle de guerre » du côté français, la «Sitzkrieg » (guerre assise) du côté allemand, s’installe durant de long mois.
La Luftwaffe en profite pour amasser des moyens conséquents :
1120 bombardiers (Do17, He111, Ju88)
342 appareils d’assaut (Ju87 Stuka)
1016 chasseurs monomoteurs (Bf109E et D)
248 chasseurs bimoteurs (Bf110C)
Ces moyens sont déployés sous la forme des Luftflotte 2 et 3 sous les commandements respectifs de Kesselring et Speerle.
En face, la RAF a déployé quelques escadrons de Hurricane I, conservant ses fabuleux Spitfire pour la défense de l’île.
De son côté, l’ Armée de l’Air française aligne une force conséquente mais, du fait d’une chaîne logistique lamentable, 70% des appareils sont indisponibles. De plus, tiraillée entre divers commandements terrestres et aériens, l’Armée de l’Air n’est pas utilisée à son plein potentiel et les groupes de chasse comme de bombardement sont souvent livrés à eux-mêmes, dépourvus de doctrine d’emploi.
Le 10 Mai 1940, l’offensive allemande est soudaine et fulgurante. L’armée commence ses attaques là où on ne l’attend pas, dans les Ardennes, une région vallonnée et très boisée, peu propice à une offensive terrestre au premier abord.
Adoptant une doctrine logique et efficace, encore vraie aujourd’hui, la Luftwaffe est d’abord mise à profit pour acquérir la supériorité aérienne afin que les troupes terrestres comme les bombardiers et avions d’assaut puissent opérer par la suite sans se soucier de la menace aérienne ennemie.
L’engagement aérien initial consiste donc en des attaques systématiques des terrains de campagne de l’aviation française et anglaise.
C’est une hécatombe pour les alliés mal renseignés et mal commandés.
Au sol, les moyens allemands sont essentiellement constitués de blindés dont 3 divisions sous les ordres d’un Général de grand talent, Guderian.
Le gros de l’attaque a lieu le 13 Mai dans l’après-midi, à l’extrême Ouest de la Ligne Maginot réputée infranchissable, à Sedan.
Jamais les français n’avaient imaginé que l’ennemi puisse simplement contourner cette série de forteresses semi-enterrées.
L’attaque est fulgurante comme toute les poussées allemandes.
La tactique de la Blitzkrieg, une combinaison d’attaques terrestres et aériennes largement rôdée lors de la campagne de Pologne, ne laisse aucune chance aux armées françaises.
Tous les groupes aériens allemands de bombardement et d’assaut sont à la fête, leurs interventions étant parfaitement coordonnées avec les forces terrestres.
Les groupes de chasse de la Luftflotte 3, composée des 2, 53 et 77 JG jettent sans cesse leurs chasseurs dans le ciel ardennais.
Le 14 Mai est surnommé la « journée des chasseurs » : 814 chasseurs allemands ont pris part à la bataille, 89 victoires aériennes et des pertes presque insignifiantes !
L’offensive ne s’arrêtera qu’à Dunkerque aux abords de la Manche, 11 jours plus tard.
C’est une défaite cuisante pour les alliés qui auront été bousculés sur près de 300km.
L’Armée française est la plus touchée : l’Armée de Terre n’a offert que peu de résistance et a fuit rapidement les combats dans un désordre indescriptible.
L’Armée de l’Air s’est, elle, battue avec fougue grâce à l’esprit de sacrifice de ses équipages mais avec de faibles moyens, sans ravitaillement et sous un commandement à majorité terrestre incompétent, incapable de mettre en œuvre efficacement l’arme aérienne.
La Luftwaffe de son côté finit la Campagne de France malgré tout épuisée : la progression des blindés a été si rapide et si étroite géographiquement que la force aérienne a du à elle seule protéger les flancs des divisions s’étirant vers l’Ouest, ceci avec succès mais au prix d’un nombre de sorties impressionnantes. Ce fut un ballet aérien incessant, les pilotes enchaînant les missions en se ravitaillant en pétrole et en munitions moteur tournant avant de reprendre l’air.
Ainsi, en cette fin de Campagne de France, la Luftwaffe est diminuée malgré une supériorité technique et doctrinale incontestable.
L’état de cette force aérienne pèsera lourd dans la prochaine campagne qui l’attend, la Bataille d’Angleterre face à la RAF qui a su s’économiser et construire ses défenses.
Klaus.